Choisir entre un pare-vapeur et un frein-vapeur
Lorsque l’on parle d’isolation, on s’aperçoit assez vite que de nombreux critères la caractérisent. Il peut s’agir de l’isolation thermique ou de l’isolation phonique. On peut isoler la toiture, les murs ou encore le plafond. De plus, les éléments structurels nécessaires à une bonne isolation sont nombreux et ont parfois des noms similaires. C’est le cas par exemple du pare-vapeur et du frein-vapeur. Quelle est la différence entre ces deux éléments et lequel choisir ?
Quelles sont leurs caractéristiques techniques ?
Le pare-vapeur
Un pare-vapeur est un matériau qui s’oppose au passage de la vapeur d’eau. Il se présente sous la forme d’une feuille ou d’une membrane que l’on va placer sur les surfaces intérieures (côté chaud) entre le parement et l’isolant. Selon le Document Technique Unifié, seul le pare-vapeur est reconnu barrière protectrice contre l’humidité.
Pour obtenir plus d’informations concernant le choix d’un pare-vapeur et sa mise en œuvre, n’hésitez pas à lire notre précédent article en cliquant ici.
Le frein-vapeur
Un frein-vapeur est un matériau qui régule le flux de vapeur d’eau. Il se présente lui aussi sous forme de feuille polyamide et se pose sur les surfaces intérieures, par-dessus les chevrons. Il peut également se poser directement sur les finitions intérieures. Le frein-vapeur n’est pas reconnu dans les textes officiels.
Le pare-vapeur et le frein-vapeur ont donc des caractéristiques techniques très similaires et la même fonction : protéger un bâtiment de l’humidité. La différence entre les deux va donc se trouver dans leur fonctionnement.
Quelle est l’utilité d’un pare-vapeur ou d’un frein-vapeur ?
Avant de voir les différences entre les deux produits, il est d’abord important de connaître leurs fonctionnements et de comprendre pourquoi la pose de l’un ou l’autre de ces éléments est importante.
Comme dit précédemment, le pare-vapeur et le frein-vapeur servent de protection contre l’humidité. Un matériau est plus ou moins efficace en fonction de son épaisseur et de sa valeur, autrement dit sa résistance à laisser passer la vapeur d’eau. Cette résistance est mesurée par le coefficient Sd. Plus le coefficient Sd est petit, plus la couche est perméable à la vapeur.
La diffusion de la vapeur se fait toujours depuis une zone à forte concentration en vapeur vers une zone à faible concentration en vapeur. La différence de température va alors provoquer un phénomène de condensation. La vapeur ainsi devenue liquide va créer des zones mouillées en permanence et entrainer une diminution de l’isolation voire même la détérioration complète de l’isolant thermique et de la paroi.
Cette diffusion va se faire de deux manières différentes suivant les saisons :
En hiver
> La vapeur se déplace de l’intérieur de l’habitation vers l’extérieur.
En été
> La vapeur se déplace de l’extérieur de l’habitation vers l’intérieur.
Quelles sont les différences ?
Le pare-vapeur
Pour lutter contre l’humidité et empêcher le passage de la vapeur d’eau, la pose d’un pare-vapeur sera ainsi très efficace en hiver. De plus, le pare-vapeur est également étanche à l’air. Ce qui signifie que le bâtiment doit posséder une très bonne ventilation afin de limiter les risques de condensation et de moisissures. La pose d’un pare-vapeur doit donc être réfléchie en fonction des matériaux des murs et de la qualité de la ventilation.
Le frein-vapeur
L’emploi d’un frein-vapeur peut donc, dans certains cas, s’avérer plus propice. En effet, le flux de vapeur n’étant pas totalement bloqué, la paroi sèchera plus facilement et évitera ainsi les risques cités précédemment. On parle de murs « perspirants ». Il existe également des freins-vapeur à résistance variable dits « intelligents » qui s’adaptent en fonction de l’humidité grâce à la présence de capteurs incorporés. En hiver ils ralentissent le passage de la vapeur d’eau quand l’intérieur est plus sec et en été lorsque l’intérieur est plus humide ils permettent au mur de sécher.
En conclusion, le pare-vapeur et le frein-vapeur sont tous les deux utiles à la bonne isolation d'une construction. On choisira l'un ou l'autre de ces matériaux en fonction des autres éléments complémentaires (présence ou non de la ventilation, nature de l'isolant...)
A noter :
La pose dans les règles de l'art d’un pare-vapeur ou d’un frein-vapeur est cruciale pour la bonne étanchéité d’un bâtiment. En effet, si ces éléments ne sont pas posés de manière continue (angles, raccords…) ou comportent des failles, le passage de la vapeur sera alors beaucoup plus important. Il faut donc s’assurer de la bonne étanchéité à l’air des joints et éviter de percer l’enveloppe (pour laisser passer des gaines électriques ou des tuyaux d’eau par exemple).